La logique du « friendzoning »

Qui n’a pas entendu parler de ce terme ? « Friendzoned« , « frendzoning » ? Qu’est-ce que c’est ? C’est simplement quand une personne déclare son amour à une autre et que celle-ci réponds:

« Désolé, je préfère qu’on reste amis.« 

Généralement cette phrase est attribuée au sexe féminin. Et mon dieu que ça doit blesser la personne éconduite car il suffit de taper « friendzoning » ou « friendzone » sur Google pour voir que ce terme est devenu un meme et qu’il montre le « friendzoning » comme étant un peu un « foutage de gueule » ou comme étant une espèce de fatalité où on se morfond peu à peu. J’ai toujours trouvé ce concept de « friendzoning » complètement stupide. Déjà ça dénote un certain mépris de la part de la personne qui se fait gentiment éconduire et elle apparaît comme étant complètement butée. Ça y’est X personne ne veut pas de lui ou elle alors c’est bon il faut s’acharner sur la personne qui nous a repoussé. C’est énervant car souvent ce schéma se retrouve dans les amitiés dites « mixtes »: Si une personne se trouve être amicale avec une personne du sexe opposé alors ça y’est ce n’est pas pour une simple amitié. Oui mais non, c’est complètement stupide cette façon de penser et ça ne mène à rien. Des fois quand je lis des choses sur le « friendzoning » j’ai l’impression qu’on peux pas être gentil avec une personne du sexe opposé parce que sinon celle-ci va se faire des idées. C’est quoi ce raisonnement primitif ? Si tu veux être ami(e) avec une personne du sexe opposé tu fais comment alors, tu le fais pas ?

Rien que le nom, « friendzone », c’est comme si on te mettait dans une boîte avec une étiquette « friend » sur le front. Comme si il y avait une catégorisation de la personne, que tout était fermé et bon pour la casse. Les gens sont juste frustrés de pas avoir réussi à se caser avec telle ou telle personne et ça blesse l’ego, alors comme exutoire on cherche à rejeter la faute sur l’autre personne.

  • « C’est lui/elle qui a tort et pas moi. »
  • « Elle/Il a dit que j’étais gentil(le), que j’étais parfait(e) mais elle/il veut pas de moi, c’est elle/lui le problème.« 

(Oui je mets les deux sexes avant qu’on me crie que je suis une grande féministe parce que c’est pas le sexe que je condamne ici mais c’est toute la connotation du terme « friendzoned ». Même si on remarquera que dans 99% des cas c’est la fille qui est en tord.) Tout de suite c’est l’autre qui débloque. Et c’est pas non plus parce qu’on se fait rejeter que tout de suite il faut couper tout contact avec l’autre.

Après je sais bien que c’est souvent utilisé à des fins humoristique, mais ça je m’en fous un peu à la limite, seulement ça véhicule une certaine image de la situation et après les gens qui se retrouve « friendzoned » le prennent mal parce que voilà, il éprouve une certaine « réduction », réduction par ailleurs inexistante, comme si ils retournaient au bas de l’échelle. Être « friendzoned » ça entache la fierté selon ces meme, un peu comme si on était bien pigeonné.

Puis vous voulez que la personne qui rejette les avances de l’autre fasse quoi ? Elle a le choix ? Si elle aime l’autre tant mieux, mais si elle ne l’aime pas ? Alors quoi ? On reste plus ami, du coup ? C’est quand même dommage après tout le temps que deux personnes peuvent passer ensemble, surtout si on s’entend bien avec cette personne. Alors oui, du coup on choisit l’amitié, parce que c’est ce qu’on a toujours ressenti dans la relation qu’on entretenait. Après les gens « friendzoned » se plaignent que la personne a été « gentille » avec eux. C’est sûr que si on traitait l’autre comme un déchet il ne serait pas vraiment considéré comme un ami. Parfois on dirait que les personnes « friendzoned » voient ce rejet comme une perversion, comme si la personne désirée vous remplissait d’illusions pour vous briser en petits morceaux à la fin. C’est vrai, ça existe mais de là à généraliser je trouve ça délirant. Je vois certaines personnes croire qu’ils sont carrément instrumentalisés par la personne qu’ils aiment, comme si le gars ou la fille profitait de la situation et je trouve ça aberrant parce que le terme « friendzoning » en vient à recouvrir une réalité casuelle qui est bien loin de ce que la majorité des gens pensent quand ils repoussent doucement des avances. Couper les ponts n’est pas une solution et quand on veut garder contact il me semble que le premier choix qui vient c’est l’amitié, non ? Ou les gens préfèrent garder contact dans une tension absolument insupportable, vous en connaissez beaucoup qui font ça ? Et beaucoup semblent oublier que l’amitié n’est parfois qu’une étape intermédiaire à une relation plus sérieuse et avancée, alors où est le problème ?

Je trouve que « friendzoned » est un terme qui témoigne d’une grande immaturité et fermeture d’esprit. Ce genre de chose m’est déjà arrivé, j’ai gentiment repoussé puis on m’a carrément foutu le mot « friendzone » noir sur blanc. Finalement le gars est parti. Et c’est dommage d’ailleurs parce que quand on est dans la joie de s’être fait de nouveaux amis et qu’au final ça débouche sur une tragédie ça sonne un peu. Donc que les gens réfléchissent avant d’utiliser ce terme par effet de mode ou ne serait-ce que pour tenter de justifier ce rejet en accusant l’autre personne d’avoir été soit disant trop « gentille », c’est pas comme si se faire repousser était une honte ou quoique ce soit.